Les Ms 27 à 30 de la BIU Santé : une visite guidée

Jean-François Vincent

jean-francois.vincent@biusante.parisdescartes.fr

Université Paris Cité, Direction des bibliothèques et musées, BIU Santé – pôle Médecine

https://orcid.org/0000-0002-5085-6734

Danielle Gourevitch, philologue et historienne de la médecine, et fidèle amie de la Bibliothèque interuniversitaire de santé, est décédée le 13 juin 2021, quelques jours avant le colloque. L’identification des dessins l’avait intéressée en 2016 : elle m’avait envoyé un mot enthousiaste. Elle aurait certainement voulu être parmi nous et enrichir nos débats de ses questions savantes et toujours sans concessions.

Cette intervention lui est dédiée.

Le propos de cette intervention introductive est très modeste. Elle veut montrer les grands atlas qui sont le sujet de ce colloque, en une courte visite guidée qui en fasse voir les sous-ensembles les plus significatifs. Elle rappelle quelques informations établies sur leur circulation au fil du temps, et elle évoque ce que nous avons fait à leur propos depuis leur identification dans la collection des manuscrits de la Bibliothèque interuniversitaire de santé, en 2016.

Nos objets, ce sont quatre grands volumes, qui se trouvaient dans notre collection et qui y dormaient. Un très grand volume (84,6 x 54,2 cm), qui porte la cote Ms 30 et qui a été relié vers le début du xxe siècle avec une toile à registre noire, et trois volumes un peu moins grands, mais tout de même imposants. Le Ms 27 (57 x 43 cm) nous est parvenu dans une reliure de basane, portant au dos la curieuse mention « Anatomie de Lairesse » ; le Ms 28, assez élégant, était relié en veau raciné avec des dorures et porte la trace d'anciens rubans.

Lorsqu’on ouvre ces volumes et qu’on les feuillette, on constate qu’on a affaire à des dessins qui sont pratiquement tous organisés de manière sérielle, la plupart pour représenter la myologie du corps humain masculin, et, dans quelques cas, son ostéologie. Les séries représentent des dissections qui vont des couches les plus superficielles du corps vers le squelette. Elles sont plus ou moins fournies. En voici quelques exemples.

Figure 1.
Figure 1.

Ms 28 (17 à 21). Myologie du torse, vue latérale. Série de cinq vues

Figure 2.
Figure 2.

Ms 27 (4 à 10). Myologie du tronc, face antérieure. Série de sept vues

Figure 3.
Figure 3.

Ms 29 (29 à 40). Myologie du bassin et des membres inférieurs, face antérieure. Série de douze vues

Figure 4.
Figure 4.

Ms 27 (11 à 26). Myologie du membre supérieur. Série de trente-six dessins recto-verso

Un certain nombre de dessins portent de petites retombes, ou des volets, qui permettent de montrer plus dynamiquement les couches superposées. C’est le cas dix-huit fois pour les genoux.

Figure 5.
Figure 5.

Ms 27 (63). Myologie des membres inférieurs, face postérieure. Retombe baissée et relevée

Par ailleurs, huit dessins du torse et du membre supérieur portent de grands volets, qui permettent de rabattre le membre supérieur vers son point d’attache.

Figure 6.
Figure 6.

Ms 28 (27). Ms 28 (27). Myologie du tronc et du membre supérieur gauche en extension. Volet rabattu et volet relevé

Dans un grand nombre de ces dessins, on est frappé par la présence de marques de techniques de reproduction : marques charbonnées, usage de calques, tracés à la pointe pour reporter les contours sur ou depuis une autre feuille, perforations indiquant l’usage de la technique du spolvero, report par transparence11. L’étude de ces (…) .

Ces dessins s’organisent en un certain nombre de sous-ensembles, chronologiques, stylistiques, fonctionnels.

Le plus ancien des ensembles datés se trouve à la fin du Ms 29 : c’est une petite myologie du bras, qui porte la date de 1654. Le style en est assez différent de celui qu’on trouve par la suite. Il porte des traces d’importantes modifications, les mains ayant été refaites entièrement sur la majorité des dessins : des morceaux de papier portant le dessin de la main ont été incrustés dans la feuille d’origine en remplacement du dessin qui s’y trouvait probablement. L’échelle de ces dessins est également différente de celle de la majorité des ensembles postérieurs, dont on peut penser qu’ils sont à l’échelle ½.

Figure 7.
Figure 7.

Ms 29 (69). Myologie du membre supérieur et de l’épaule, face antérieure

Il y a un autre ensemble tout à fait à part : la petite myologie de la tête. Elle se trouve dans un cahier relié au début du Ms 28, beaucoup plus petit que le reste du volume. À noter qu’on trouve dans les premiers dessins du Ms 30, à côté des grandes anatomies du corps entier d’autres vues d’un sujet qui lui ressemble (il lui manque aussi des dents de devant, mais pas les mêmes…), dessiné d’une manière très similaire.

Figure 8.
Figure 8.

Ms 28 (8). Myologie de la face

On peut ensuite discerner deux blocs majeurs, à l’intérieur de nos atlas. Le plus abondant est constitué par des dessins qu’on a envie de qualifier de dessins d’étude, même si c’est peut-être se précipiter vers la conclusion. Ils sont caractérisés par l’emploi d’un papier qui n’est pas de grand luxe, plutôt gris et terne. La peinture, quoique souvent de très belle qualité, ne montre pas de volonté de rehausser la vivacité de la couleur ; le dessin n’est pas toujours achevé sur les parties du corps qui ne sont pas l’objet de l’étude anatomique. Ils portent de nombreux textes, souvent des nomenclatures, qui ne sont pas calligraphiés. Ces ensembles se trouvent dans les Ms 27 et 29.

Figure 9.
Figure 9.

Ms 27 (6). Myologie du tronc, face antérieure

On notera que le Ms 27 comportait, pliées à la fin du volume, de grandes anatomies du corps entier ayant également les caractéristiques matérielles que nous venons de décrire22. Pour des raiso (…) .

On peut signaler un sous-ensemble stylistiquement à part, les sept dessins de la myologie du dos et du rachis Ms 27 (39 à 46). Les couleurs employées, le papier, la posture du corps assez déhanchée, distinguent cette petite série du massif des dessins d’étude. Mais elle est aussi très différente du contenu du Ms 28.

Figure 10.
Figure 10.

Ms 27 (40). Myologie du dos et du rachis

Le massif des dessins d’étude se distingue en tout cas fortement de dessins qui occupent le Ms 28 et le Ms 30, visuellement et esthétiquement très homogènes. Les couleurs y sont très vives et ont été rehaussées. Ils montrent une volonté de « faire beau » et sont tous achevés. Le Ms 28 présente des parties du corps, tandis que le Ms 30 est constitué uniquement de représentations du corps entier.

Figure 11.
Figure 11.

Ms 28 (29)

Les dessins du Ms 30 présentent quelques variantes stylistiques à noter. La plupart du temps, le corps se trouve représenté dans un espace complètement abstrait : ni décor, ni profondeur. Il n’y a que l’objet anatomique et le papier vierge. Dans quelques cas, par exemple dans le très beau dessin initial, le peintre a cependant mis un ombrage, ce qui n’est pas très cohérent esthétiquement. Et dans un seul cas33. Ms 30 (9). (…) , on a un élément de décor : souche, ou pierre, on ne sait pas trop, sur lequel se trouvent des parties de corps réséquées. Rappelons que la représentation du corps dans un décor aurait été sans doute le choix le plus ordinaire (en tout cas pour la représentation du corps entier), dans la tradition illustrée par le grand modèle qu’est Vésale, et qui s’est poursuivie encore longtemps après la période de production de nos dessins.

Figure 12.
Figure 12.

Ms 30 (5). Myologie du corps entier et de la face. Face antérieure

Le Ms 30 présente deux dessins à part, dont on peut contester la réussite artistique : deux nus vivants, un de face, un de dos, qui se trouvent respectivement au début de la myologie de face et de la myologie de dos.

Le Ms 30 et le Ms 28 contiennent aussi des planches d’ostéologie, avec des différences de manière entre les planches qui semblent indiquer qu’il y a eu des projets successifs, ou des tâtonnements. Les rares écritures (lettrages) qu’on trouve sur des dessins d’ostéologie sont calligraphiées (Ms 28 (24, 38, 46), Ms 30 (11, 25), tous de même facture avec des lavis bruns, évoquant un projet à part d'édition gravée ?). Il n’y a pas d’écriture du tout sur les autres dessins, hormis des numéros d’ordre.

Un ensemble consacré à la myologie du membre inférieur (Ms 29) se différencie du reste par la technique. Ces dessins sont à l’encre noire. Certains sont datés de 1660 et signés par le peintre. C’est la date la plus tardive qui soit mentionnée dans nos atlas.

Figure 13.
Figure 13.

Ms 29 (49). Myologie du membre inférieur, face externe

Quelques exceptions complètent ce tour des volumes : une nomenclature montée sur onglet en tête du Ms 2744. Ms 27 (1). (…) , d’une main non identifiée ; une autre, au contreplat supérieur du Ms 28, de la main de Boerhaave ; un schéma maladroit de viscères, également monté sur onglet au début du Ms 2755. Ms 27 (2). (…) .

Je ne parlerai pas ici des auteurs, l’anatomiste Johannes Van Horne et le peintre Marten Sagemolen : les contributions qui suivent cette introduction satisferont la curiosité des lecteurs à leur propos. Qu’il suffise de dire que l’attribution des dessins ne fait aucun doute.

Le hasard a fait que les dessins sont entrés dans notre actualité cinq ans tout juste avant le colloque, le 17 juin 2016. Les circonstances de cette découverte et la chance qui nous a permis d’acquérir de façon presque instantanée cette certitude concernant les auteurs des objets que nous avions entre les mains ont déjà été racontées : je renvoie à l’article que nous avons publié, Chloé Perrot et moi, peu de semaines après66. Vincent, Jean- (…) .

Cet article documente également ce que nous avons pu retrouver du cheminement des volumes de collection en collection, leur voisinage avec les dessins de Gerard de Lairesse77. Dessins origin (…) à partir de la vente Tronchin de 1784, et leur chute dans l’anonymat. Nous le rappelons synthétiquement dans le tableau ci-dessous pour la commodité du lecteur de ce volume88. La disparition (…) .

Tableau 1.
Date Collection Source de l'information Nombre de volumes Remarques
1661 Johannes Van Horne (1621-1670) Ole Borch (1626-1690)    
1670 Acheteur inconnu Catalogue de la vente Van Horne 4  
avant 1739 Herman Boerhaave (1668-1738) Catalogue de la vente Boerhaave 6  
1749 Frederick de Thoms (1696-1746) Correspondance Thoms / Albrecht von Haller (1708-1777)
Catalogue de la vente Thoms
6  
1784 Théodore Tronchin (1709-1781) Catalogue de la vente François-Louis Tronchin (…-1784, fils de Théodore) 4 Avec les dessins de Gerard de Lairesse, mais anonymes
Absence des deux vol. in-4°
1794 Etienne-Alexandre-Jacques Anisson-Duperron (1749-1794) Catalogue de la vente Anisson-Duperron 4? Avec les dessins de Gerard de Lairesse, mais anonymes
1796 Libraire Lamy Archives de l'École de santé 4? Avec les dessins de Gerard de Lairesse, mais anonymes
1796 --> École de santé (puis École de médecine, puis Faculté de médecine de Paris, puis Bibliothèque de l’ancienne FMP, puis BIUM, puis BIU Santé, puis BIU Santé médecine)   4 Avec les dessins de Gerard de Lairesse, mais anonymes

Le cheminement des atlas dans les collections

Après avoir pris connaissance des atlas et avoir publié leur numérisation et les informations que nous avons pu trouver à leur propos, il fallait assurer la sécurité de ces documents en relativement bon état général, mais assez sales et dont une partie exigeait tout de même des soins assez urgents. Nous avons demandé à la Bibliothèque nationale de France, dont la BIU Santé est « pôle associé » et partenaire, de nous aider à évaluer les travaux qu’ils réclamaient.

Cette démarche et les conversations qu’elle a occasionnées avec nos collègues du département de la coopération, Sophie Bertrand et Alina Cantau, nous ont menés à bien plus qu’un simple travail de restauration : un projet d’étude accompagné de restauration et de numérisation, dont le colloque de juin 2021 et l’exposition au Musée d’histoire de la médecine ont marqué le terme provisoire. Le montage en a été réalisé grâce à l’action enthousiaste d’Isabelle Bonnard, experte en restauration au Département Conservation de la BnF, et au soutien d’Olivier Piffault (Bibliothèque nationale de France, directeur de la conservation), qui a demandé la collaboration du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) en raison de son exceptionnelle expertise dans le domaine des documents graphiques, et qui l’a obtenue. Le projet a dès lors été mené par Isabelle Bonnard, Natalie Coural, conservatrice en chef responsable de la filière Arts graphiques au C2RMF, et moi-même.

Grâce à Guy Cobolet, le directeur de la BIU Santé jusqu’en 2018, et à la générosité de plusieurs mécènes99. Éditions Masso (…) , le montage financier a pu être achevé pour le printemps de l’année suivante. Nadège Dauga et Nathalie Silvie, restauratrices du patrimoine, spécialité arts graphiques, ont accepté de donner leur concours pour l’étude et la restauration des dessins, effectuées dans les locaux de la petite écurie du roi à Versailles, que le C2RMF a mis à disposition du projet. L’équipe de restauration de la BnF au château de Sablé-sur-Sarthe, pilotée par Isabelle Bonnard et par Bernard Gallois, relieur-restaurateur chef d’atelier, a pris en charge l’étude des reliures anciennes, et la réalisation de belles et sûres reliures de conservation. C’est également à Sablé-sur-Sarthe qu’a été réalisée une seconde numérisation de l’ensemble des dessins, après donc leur nettoyage et leur restauration. Les deux versions numériques (au moment de la découverte et après restauration) sont disponibles dans la bibliothèque numérique Medica. Elles permettent d’accéder aux images en haute résolution. Les dessins y sont numérotés en suivant l’inventaire publié en 2016.

L’ensemble des fiches d’intervention de tous les dessins a été mis en ligne sur le site de la BIU Santé en avril 2021 : les chercheurs peuvent s’y reporter1010. https://www.bi (…) .

Tableau 2.
17 juin 2016 Identification des atlas.
27 juin 2016 Article scientifique préliminaire et presse (Le Monde).
Été 2016 Numérisation, inventaire détaillé, publication.
Juillet 2016 Accord informel d’O. Piffault, directeur du département de la conservation à la BnF, et du C2RMF et équipe de projet déjà constituée en septembre.
14 septembre 2016 Vente Christie’s, Paris : Le supplice de Marsyas de Sagemolen, qui vient d’être identifié et qui présente Marsyas sous l’apparence d’un écorché, passe en vente (non vendu).
Février 2017 Montage du financement de la restauration et du travail collaboratif, accords formels de la BnF et du C2RMF. Coordination confiée à Isabelle Bonnard, Natalie Coural (C2RMF), Jean-François Vincent (BIU Santé).
5 avril 2017 Cahier des charges (JFV + IB + NC) ; devis de restauration : 24 mai 2017.
7 juin 2017 Convoiement des dessins à Versailles (Petite Écurie, ateliers du C2RMF).
19 juin 2017 Début du travail sur les dessins à Versailles (démontage).
25-26 juin 2019 Convoiement de Versailles vers le château de Sablé-sur-Sarthe (centre Joël Le Theule, BnF).
17 mars – 11 mai 2020 Premier confinement lié à la pandémie de COVID-19.
30 octobre – 15 décembre 2020 Second confinement.
20 mars – 3 mai 2021 Troisième confinement en Ile-de-France.
24 mars 2021 Retour des dessins de Sablé-sur-Sarthe à la BIU Santé.
5 avril 2021 Publication des fiches d’intervention sur les dessins sur le site de la BIU Santé.
18-19 juin 2021 Colloque (en ligne en raison des contraintes sanitaires).
15 novembre 2021 – 15 janvier 2022 Exposition des atlas au Musée d’histoire de la médecine.

Chronologie du projet d’étude et de restauration

L’oubli de ces atlas pendant si longtemps nous a permis de découvrir deux cent cinquante dessins du xviie siècle inexploités : c’est une grande chance que nous avons. Cet ensemble, c’est évident, est très rare. On peut aussi dire qu’il est d’une très belle qualité et qu’il a une forte originalité graphique, et cela lui donne une place dans le corpus de l’iconographie anatomique. Mais cela ne suffit pas pour décider quelle est la valeur qu’on doit lui attribuer dans ce corpus. Ce colloque veut définir le contexte de ces œuvres d’une manière pertinente, il veut apporter des faits d’observation nouveaux, mais il vise aussi à fournir des éléments de réflexion pour construire cette évaluation.

Figure 14.
Figure 14.

Aperçu de l’exposition des atlas au Musée d’histoire de la médecine, 15 novembre 2021 – 15 janvier 2022. Photo J. –F. Vincent, licence CC-BY

1.

L’étude de ces techniques a été effectuée par Chloé Perrot. « Vers une approche pluridisciplinaire des dessins de myologie inédits de Van Horne et Sagemolen : quelques aspects techniques. », Fecit ex natura - Le métier d’illustrateur des sciences médicales du XVIe au XXe siècle, 2017. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02459252/
Elle se poursuit dans les études publiées dans ce volume.

2.

Pour des raisons de conservation, il a été décidé de ne pas replier ces dessins après leur restauration, et de les conditionner à plat dans des chemises et des boîtes. L’un des avantages secondaires de ce dispositif est de permettre leur juxtaposition avec les dessins de même taille et de même sujet qui occupent la majeure partie du Ms 30.

3.

Ms 30 (9).

4.

Ms 27 (1).

5.

Ms 27 (2).

6.

Vincent, Jean-François et Chloé Perrot, « La myologie de Johannes Van Horne et Marten Sagemolen : quatre volumes de dessins d’anatomie du Siècle d’or retrouvés à la Bibliothèque interuniversitaire de santé (Paris) », BIU Santé, 31 août 2016. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03768364

7.

Dessins originaux de Gerard de Lairesse. [Cent six planches (lavis à l'encre de Chine), faites pour l'ouvrage de G. Bidloo : Anatomia humani corporis (Amsterdam, 1685, in-fol.)]. Cote BIU Santé médecine : Ms 26. Numérisés dans Medica : https://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?ms00026

8.

La disparition de deux volumes in-quarto de dessins est l’une des informations importantes qui sort de l’étude de ce cheminement.

9.

Éditions Masson, société Elsevier, Société française d’histoire de la médecine, Les films du Parc, Fondation Lefort-Beaumont.