Blanc Guillaume & Noûs Camille, Annexe A : Quelques organismes internationaux pour le climat, in Physique et enjeux de société (Université Paris Cité, 2023). https://doi.org/10.53480/physique-societe.b236d0
Annexe A : Quelques organismes internationaux pour le climat
A.1 Le GIEC
Cette partie est basée sur Jouzel & Debroise (2014).
La communauté scientifique s’organise : en 1979, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) créé le Programme de Recherche Mondial sur le Climat (PRMC) ; en 1986, le Programme International Géosphère-Biosphère est lancé par le Conseil International pour la Science.
Les gouvernements lancent le GIEC en 1986. L’OMM et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement lancent le Groupe Intergouvernemental d’Experts du Climat (GIEC ou IPCC – Intergovernmental Panel on Climate Change – en anglais) 1 dont l’objectif est de : faire le point, synthétiser et résumer les connaissances, pour fournir une base d’information et de réflexion aux décideurs politiques.
Des milliers de scientifiques de disciplines très diverses font le point des connaissances sur le réchauffement climatique à intervalle régulier dans des rapports exhaustifs (assessment reports). Rapports qui sont résumés en quelques pages destinées aux responsables politiques, que les délégués (de 170 états) devront adopter mot à mot à l’unanimité. Et ça fonctionne !!
En 1988 a lieu la première réunion du GIEC à Genève. En 1989, à l’occasion d’une résolution des Nations Unies, les états membres s’engagent à commencer des négociations devant conduire à une convention sur l’effet de serre.
Le GIEC a produit une série de six rapports, en 1990, 1995, 2001, 2007, 2013 et le dernier en 2021. Chaque rapport est divisé en trois parties, qui restituent les synthèses des trois groupes de travail :
- Groupe 1 – « éléments scientifiques »
- Groupe 2 – « impacts, adaptations et vulnérabilité »
- Groupe 3 – « mesures d’atténuation »
En 2007, le GIEC reçoit le Prix Nobel de la Paix avec Al Gore pour « l’éveil des consciences sur les risques du changement climatique ». En 2009, c’est le climategate, crise de confiance qui suit la publication d’une série de mails piratés échangés par des chercheurs britanniques. Une interprétation hors contexte pouvait suggérer que des données avaient été falsifiées. En fait, il n’en était rien, comme le montrèrent différentes enquêtes, dont les résultats n’ont pas eu le même écho médiatique que le vol de courriels. . . Le GIEC a subi beaucoup d’attaques de climatosceptiques qui guettent la moindre faille dans ses rapports, ce que l’on peut voir comme une force pour l’organisme qui peut ainsi se targuer de publier des rapports supportant la critique minutieuse !
En 2010 a lieu un audit externe sur le fonctionnement du GIEC par le Conseil Inter-Académique : les processus d’évaluation du GIEC sont validés.
A.2 Les Conférences des Parties (COP)
En 1992, au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, les responsables politiques s’engagent et signent la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) (en 2015, la CCNUCC est ratifiée par 196 « parties prenantes », à savoir 195 états plus l’Union européenne). En 1995, c’est la première réunion de ces « parties » à Berlin. Ces réunions (Conference Of the Parties – COP) se déroulent chaque année 2 (sauf en 2020 à cause de la crise du covid).
1997 : COP3 à Kyoto – Protocole de Kyoto = objectif chiffré de réduction des émissions de GES, avec des engagements différents selon les pays. Non ratifié par les États-Unis.
2002 : COP8 à New Dehli = programme de sensibilisation du public.
2003 : COP9 à Milan = fonds spécial changement climatique (financement de technologies pour s’adapter).
2007 : COP13 à Bali = « Objectif 2 \(^\circ \)C » = seuil d’adaption, au-delà duquel tout deviendrait plus compliqué ! Nécessite de diviser par deux les émissions d’ici 2050...
2009 : COP15 à Copenhague = l’espoir de faire le point sur le protocole de Kyoto avant de mettre sur les rails une deuxième phase est déçu. Un accord final non contraignant sur la réduction des GES...
2015 : COP21 à Paris = Accords de Paris ; l’objectif est de contenir le réchauffement sous les 2 \(^{\circ }\)C. Chaque pays donne sa feuille de route, mais elle n’est pas contraignante !
2021 : COP26 à Glasgow = débouche sur le « Pacte de Glasgow pour le climat » dans lequel plus de pays s’engagent à la neutralité carbone. Les pays riches promettent d’augmenter le financement de l’adaptation pour aider les pays les plus pauvres.
On peut légitimement se questionner sur l’efficacité de ces conférences, trop souvent phagocytées par les lobbys des énergies fossiles 3.
Note de l'éditeur : ce manuel comporte un ensemble d'hyperliens vers des pages de sites internet. Leur validité ainsi que l'accès aux informations correspondantes ont été contrôlés en date du 1er février 2023.